Optim.aize
Optim.aize aide les acteurs de l’énergie, de l’environnement et de l’industrie à comprendre et gérer les risques liés aux retraits-gonflements argileux (RGA) grâce à l’IA et la donnée satellitaire.
Rencontre avec notre troisième et dernier Phœnix de la saison 2 qui nous vient de Bordeaux.
Lauréat de l’appel à candidature Opération Phœnix porté par Altæ, Optim.aize a intégré la 2nde promotion de notre programme dédié à la prévention des risques naturels et climatiques en octobre 2024. Optim.aize veut permettre aux acteurs de l’énergie, de l’environnement et de l’industrie de comprendre et gérer les risques liés aux retraits-gonflements argileux (RGA) grâce à l’IA et la data.
Rencontre avec Nicolas Le Corvec, Docteur en géologie et volcanologie et chef de projet chez Optim.aize.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de la genèse de votre projet ?
Après une carrière de chercheur universitaire, j’ai choisi de me réorienter vers la géotechnique en intégrant un bureau d’études spécialisé dans le phénomène de retrait-gonflement des argiles. Après trois ans dans ce domaine, j’ai constaté que ce sujet, bien que crucial, souffrait de nombreux biais humains dans son approche. J’ai alors décidé de m’y investir pleinement en collectant et analysant des données satellitaires et de proposer une solution facilement applicable sur le terrain.
En février 2024, cette démarche m’a conduit à intégrer Optim.aize en tant que porteur de projet de cette solution.
Qu’est-ce qu’Optim.aize et quelles solutions proposez-vous ?
Optim.aize est une start-up bordelaise spécialisée dans la création de solutions numériques innovantes appliquées aux secteurs de l’industrie, de l’énergie et de l’environnement. Notre objectif est de simplifier la prise de décision de nos clients en leur fournissant des analyses de données avancées (data science), leur permettant ainsi d’avoir une vision plus éclairée et objective des phénomènes qu’ils doivent gérer.
Quels sont les enjeux majeurs auxquels Optim.aize répond en matière de prévention des risques naturels et climatiques ?
Nous développons des outils combinant cartographie aérienne, imagerie satellite et analyse de données pour surveiller l’évolution des sols au fil du temps. Ces informations nous permettent d’établir des cartes précises de vulnérabilité environnementale, essentielles pour anticiper les risques liés aux phénomènes naturels, notamment le retrait-gonflement des argiles. Ce sujet a d’ailleurs été le point de départ de mon engagement dans ce domaine.
Vous êtes basé à Bordeaux. Comment avez-vous été accompagné jusqu’ici et pourquoi avez-vous candidaté à Opération Phœnix ?
Nous avons bénéficié de nombreux soutiens, en commençant par la French Tech Bordeaux, qui nous a permis de gagner en visibilité et de créer des connexions stratégiques. Nous avons également intégré la technopole Bordeaux Technowest et sommes hébergés au Grand Port Maritime de Bordeaux, un véritable terrain d’expérimentation où nous testons nos solutions en conditions réelles.
En parallèle, notre projet est incubé au sein de l’IGNfab, ce qui nous permet d’adopter une approche plus théorique sur le retrait-gonflement des sols argileux et de valider scientifiquement notre méthodologie grâce à l’expertise de l’IGN et du BRGM.
Nous avons choisi de candidater à Opération Phœnix en raison de son ancrage dans la prévention des risques naturels et climatiques. Ce programme, situé à Niort, au cœur de l’écosystème assurantiel français, représente une opportunité unique de collaborer avec des acteurs clés du secteur et de tester nos solutions auprès des assureurs, mais aussi des collectivités.
En quoi consiste la phase d’expérimentation pour Optim.aize dans le cadre du programme ?
Nous travaillons sur l’élaboration d’un score de vulnérabilité basé sur l’analyse de nombreuses données, permettant ainsi d’évaluer précisément l’exposition des bâtiments à leur environnement. Cette approche est particulièrement précieuse pour les assureurs et les collectivités, car elle leur permet d’anticiper et de prévenir plus efficacement les risques.
Depuis janvier 2024, nous collaborons avec la MAIF pour comparer notre score avec les données de sinistralité observées chez leurs clients. En parallèle, nous avons lancé une enquête auprès des collectivités afin de mieux comprendre les mécanismes de déclaration des catastrophes naturelles (CatNat) et d’optimiser leur prise en compte dans le cadre du retrait-gonflement des argiles.
Quels ont été les principaux défis rencontrés au sein du programme ?
L’un des principaux défis a été d’adapter notre solution pour répondre aux besoins concrets des acteurs du terrain et de structurer un indice de vulnérabilité pertinent. Avant notre participation à Opération Phœnix, la notion de « score » n’existait pas sous cette forme. Il a donc fallu intégrer des données de qualité sans altérer leur pertinence, afin que notre outil reste fiable et impactant.
Le mentorat avec Darva nous a aidés à affiner notre approche et à rendre notre solution plus accessible aux différents acteurs du secteur. J’ai également dû revoir ma propre perception de mon projet en acceptant que la solution idéale ne soit pas nécessairement figée, mais puisse être simplifiée et adaptée aux besoins spécifiques des utilisateurs finaux, qu’il s’agisse d’assureurs, d’experts ou de collectivités.
Comment mesurez-vous le succès du programme et des expérimentations menées ?
Le succès repose sur plusieurs critères. Tout d’abord, la validation technique de notre approche : nos premières analyses montrent que les zones à forte sinistralité coïncident avec des territoires ayant un score de vulnérabilité élevé, ce qui confirme la pertinence de notre méthodologie.
Ensuite, l’adoption de notre solution par les collectivités. Si nos outils sont intégrés dans leurs processus décisionnels et contribuent à une meilleure prévention des risques, cela signifiera que nous avons réussi à faire évoluer les pratiques et à sensibiliser les acteurs concernés.
Enfin, notre objectif ultime est de prouver l’efficacité de nos solutions auprès des assureurs dans des conditions réelles. Si nous parvenons à améliorer la résilience des territoires face aux aléas climatiques et à apporter des décisions plus justes et objectives grâce à nos outils, alors nous aurons atteint notre mission.
Par Perrine Doret, Chargée de mission Animation et Communication – Altæ Technopole Niort Deux-Sèvres.