PICTAMAP
PICTAMAP souhaite conjuguer technologie et écologie au service de l’amélioration de la santé des territoires. Rencontre avec notre second Phœnix qui nous vient de Poitiers.
Lauréat de l’appel à candidature Opération Phœnix porté par Altæ, PICTAMAP a intégré la 2nde promotion de notre programme dédié à la prévention des risques naturels et climatiques en octobre 2024. Grâce à un outil d’aide à la décision et une expertise en analyses spatiales, PICTAMAP veut permettre un meilleur accompagnement à la planification et l’aménagement des territoires.
Rencontre avec Elie Morin, Docteur en écologie et géographie et fondateur de Pictamap.
Qu’est-ce que PICTAMAP ?
PICTAMAP est une entreprise, créée il y a un an et dédiée à la santé des territoires en tenant compte des enjeux écologiques. Nous développons des outils d’aide à la décision basés sur l’imagerie satellite pour modéliser les environnements et proposer des simulations en matière de biodiversité, de qualité environnementale et de microclimat. Chaque service proposé par PICTAMAP s’inscrit dans la démarche « One Health », qui intègre la santé humaine, animale et environnementale.
On fournit à nos clients qui sont principalement des collectivités, des acteurs de l’aménagement des territoires et du tourisme, un diagnostic technologique et innovant. Ces indicateurs et les cartographies associées guident la priorisation des actions prenant en compte les subtilités du terrain pour fournir le meilleur conseil aux territoires.
Quel a été le déclencheur de votre projet ?
L’idée de PICTAMAP est issue de mes travaux de recherche au sein du laboratoire EBI de l’université de Poitiers (Ecologie Biologie et Interactions). Trop souvent, des solutions innovantes restent dans les tiroirs des laboratoires, et j’ai voulu leur donner une réelle utilité pour accélérer la transition écologique et améliorer la santé des territoires. J’ai compris que l’expertise universitaire seule ne suffisait pas pour déployer et répliquer une méthodologie. La création d’une entreprise était la meilleure manière d’essaimer et de proposer des solutions directement exploitables par les acteurs du territoire et qui soit réplicable.
Mon directeur de thèse, Nicolas Bech, qui m’a d’abord inspiré à travers ses travaux et son engagement pour la biodiversité est un soutien important dans le projet aujourd’hui.
Quels sont les enjeux majeurs auxquels PICTAMAP répond en matière de prévention des risques naturels et climatiques ?
Nous abordons plusieurs enjeux cruciaux. La santé humaine et les îlots de chaleur urbains puisque nous étudions la vulnérabilité des populations face à l’augmentation des températures. On constate déjà que ce sont les populations les plus touchées par les inégalités subissent les premières les conséquences de la crise environnementale.
Nos outils d’analyse et de diagnostic pour évaluer l’impact de l’urbanisation sur la biodiversité et la qualité de l’environnement sur un territoire donné vont permettre à nos différents clients la priorisation de leurs actions en faveur d’une meilleure prise en charge des actions environnementales.
Vous avez candidaté puis intégré Opération Phœnix il y a quelques mois, pouvez-vous nous racontez votre expérience dans le programme ?
L’aventure a commencé avec le salon INNN, qui m’a plongé directement dans un environnement très axé assurtech. Cela m’a pour autant permis de rencontrer de nombreuses collectivités et mon mentor, Martin Memeteau-Mahé d’Immobilière Atlantic Aménagement.
Le programme repose sur trois volets : des présentations, des ateliers au cours desquels on travaille sur nos projets, à travers de nombreuses rencontres enrichissantes. Il offre une immersion réelle au cœur du territoire et permet de questionner en profondeur nos approches. L’expérimentation nous permet de faire « un pas de côté » pour saisir les besoins de nos futurs utilisateurs ou clients. On sent qu’on a un vrai soutien et cela crée une belle complémentarité avec mon accompagnement chez Neoloji Technopole (Poitiers) dont je suis issu. D’avoir accès aux deux territoires c’est une chance.
Cette expérience m’apprend à développer le “cerveau” de l’entrepreneur, pas évident au démarrage quand on est chercheur comme moi, même si aujourd’hui je suis persuadé que ce n’est pas incompatible.
Opération Phoenix vous permet de recevoir les conseils d’un mentor, pouvez-vous nous parler de lui ?
Mon mentor, Martin Memeteau-Mahé, responsable du service accompagnement de projet chez Immobilière Atlantic Aménagement, m’accompagne sur la structuration des offres commerciales et le modèle économique de PICTAMAP. Il m’aide à trouver un équilibre entre une offre qui soit sur-mesure et industrialisable à la fois. Son expérience de bailleur social et ses conseils bienveillants sont complémentaires à ceux d’Altæ dans le cadre de l’expérimentation.
Pouvez-vous nous parler de vos terrains d'expérimentations et de vos objectifs ?
Nous envisageons des expérimentations sur deux territoires bien différents. Premièrement, sur la commune d’Ardin sur les problématiques des haies et de l’érosion des sols. Mais aussi, un second terrain d’expérimentation proposé par la commune d’Echiré sur l’étude des îlots de chaleur.
Ces expérimentations, après la cartographie et l’étude des territoires, visent à accompagner ces deux communes à la planification des actions et la réalisation d’un cahier des charges dans la perspective des objectifs climatiques à l’horizon 2050. Nous voulons concevoir des offres adaptées à leurs besoins, et les rendre duplicables pour d’autres communes. Ces expérimentations sont donc essentielles pour affiner nos solutions et développer un service pertinent.
On ne peut pas apprendre différemment qu’en étant sur le terrain et au contact des acteurs. L’expérimentation solidifie mon approche vis à vis de mes futurs clients.
Comment considérez-vous que les expérimentations et le programme Opération Phœnix auront été un succès ?
Si nos solutions permettent aux deux communes d’agir concrètement et d’intégrer des actions factuelles à leur feuille de route. La rencontre des acteurs du territoire et le fait de profiter d’un écosystème favorable pour faire grandir mon projet va, je le souhaite, me permettre de rencontrer mon marché et de développer une offre la plus cohérente possible.
Un dernier mot pour la fin ?
Yves Lacoste, Professeur de géopolitique et Docteur agrégé de géographie disait déjà en 1970 “La géographie, ça sert, d’abord à faire la guerre”. Aujourd’hui, chez PICTAMAP on souhaite que la géographie serve à mener la guerre contre le changement climatique !
Par Perrine Doret, Chargée de mission Animation et Communication – Altæ Technopole Niort Deux-Sèvres.
