A2D
A2D ambitionne de faciliter l’assurabilité des infrastructures et ouvrages d’art pour les collectivités grâce à sa technologie innovante. Rencontre avec notre Phœnix rochelais.
Lauréat de l’appel à candidature Opération Phœnix porté par Altæ, A2D a intégré la 2e promotion de notre programme dédié à la prévention des risques naturels et climatiques en octobre 2024. Spécialiste de la surveillance d’ouvrages d’art, A2D a pour ambition de construire une nouvelle offre clé en main pour améliorer l’assurabilité des collectivités.
Rencontre avec Vincent Messager, Directeur commercial, marketing et communication chez A2D.
Qu’est-ce que [A2D] ?
A2D est une startup spécialisée dans l’inspection et la surveillance des infrastructures et des ouvrages d’art (ponts, viaducs, tunnels, barrages, etc.). Basée à La Rochelle, elle a été fondée il y a 7 ans par Pierre Loonis, titulaire d’un doctorat en Images et Informatique et ancien professeur des Universités, afin de mettre en application ses travaux de recherche.
Aujourd’hui, l’équipe est composée de 8 collaborateurs dont 6 scientifiques (docteurs/ ingénieurs dans les spécialités de mathématiques, de l’image et des données).
Quels sont les enjeux majeurs auxquels votre entreprise cherche à répondre en matière de prévention des risques naturels et climatiques ?
Chez A2D, nous souhaitons apporter des solutions concrètes et technologiques aux collectivités pour qu’elles puissent non seulement prévenir les risques naturels et climatiques, mais aussi renforcer leur capacité à s’adapter à un contexte climatique en constante évolution. Nous contribuons ainsi à préserver leur assurabilité tout en protégeant les populations et leur cadre de vie.
Qui sont vos clients et que viennent-ils chercher en faisant appel à vous ?
Nos clients sont majoritairement des grands comptes. Nous travaillons par exemple avec Enedis, le Grand Port Maritime de La Rochelle ou Haropa Port au Havre.
Notre plateforme d’inspection numérique leur permet de digitaliser leurs ouvrages et d’intégrer la détection automatique d’anomalies dans leurs infrastructures. Actuellement, A2D offre la seule solution qui couvre la chaîne complète de l’acquisition à la décision, d’où le nom de la startup : Acquire To Decide (A2D). On peut intervenir de la captation des données (images, LiDAR, etc.) au traitement et à l’analyse de celles-ci pour rendre un état précis de l’ouvrage. Et ça, nous sommes les seuls à le proposer aujourd’hui !
Pourquoi avoir candidaté à Opération Phœnix et quelles étaient vos attentes ?
Lors de mon arrivée au sein de la start-up il y a un peu plus d’un an, nous avons fait un benchmark des marchés potentiels auxquels nous pourrions nous adresser grâce à notre savoir-faire technologique. Nous avions alors identifié le secteur assurantiel comme très intéressant.
En parallèle, notre activité nous a permis de constater que nos clients avaient de véritables enjeux d’assurabilité de leurs infrastructures et que notre outil pouvait les servir à établir un panorama des risques bien plus précis que les estimations qu’ils font aujourd’hui, ce qui semblait intéresser aussi les assureurs
Grâce à une mise en relation avec Alexis (NDLR : Alexis Nault, directeur de Altæ) via Aline Hurault, Responsable territoriale ADI Nord Nouvelle-Aquitaine, nous avons eu connaissance du programme Opération Phœnix. Nous y avons candidaté avec comme attente principale de pouvoir creuser le sujet de l’assurabilité des collectivités en vue de confirmer nos hypothèses et pouvoir construire une offre adéquate.
Aviez-vous déjà participé à un programme d'accompagnement auparavant ?
On a été accompagnés par La Rochelle Technopole et accélérés par le Village by CA de La Rochelle, dont nous allons d’ailleurs intégrer les nouveaux locaux très prochainement. Mais c’est la 1ère fois qu’on intègre un programme à proprement parler, et qu’on bénéficie d’un accompagnement aussi poussé sur un sujet…
Quels sont les atouts de Opération Phœnix selon vous ? Et plus largement ceux du territoire des Deux-Sèvres sur la verticale de la prévention des risques naturels et climatiques ?
Le gros atout de Phœnix, c’est justement l’accompagnement proposé tout au long du programme avec l’intervention de différents experts, la mise en relation avec les acteurs (collectivités et assureurs) et l’expertise combinée d’Altæ et de Calyxis dans le suivi des projets.
Nous sommes par ailleurs bluffés par le dynamisme du territoire, notamment du fait de son appétence pour la technologie ainsi que la grande diversité des besoins émis par les utilisateurs.
Grâce à Altae, par le biais de Natacha (NDLR : Natacha False, chargée de mission Recherche et Innovation) et Alexis, nous bénéficions de rendez-vous qualifiés et filtrés. Pour une startup, rencontrer les bonnes personnes au bon moment et au bon endroit est crucial et loin d’être évident. On est donc très satisfait de cette facilitation et des opportunités qui devraient en découler.
Actuellement, cela fait déjà quelques mois que vous avez intégré le programme. Comment ça s’est passé jusqu'ici ?
Super ! Nous avons eu un très bon accueil et une intégration soignée. On constate une réelle implication des différents acteurs dans la réussite du programme. Sincèrement, on ne s’attendait pas à cela… ça va vraiment vite, on est agréablement étonné des résultats obtenus à court terme ! Le fait d’être invité par Altæ à tenir un stand au INNN (NDLR : le Salon de l’Innovation et de l’Insurtech qui s’est déroulé les 1er et 2 octobre à Niort) nous a permis dès le début du programme d’être placé au cœur des réacteurs, avec la présence des assureurs téléguidée par Altæ et Phœnix !
Vous allez désormais rentrer dans la phase d’expérimentation du programme Opération Phoenix. En quoi cela va consister pour A2D ?
Nous allons commencer par faire l’état des lieux technique des ouvrages sélectionnés en utilisant notre outil. Sur cet état de référence, nous définirons les informations techniques importantes aux yeux des services de gestion du patrimoine des collectivités d’une part, et des assureurs de l’autre, afin d’engager un dialogue assurantiel. L’acceptation de ce référentiel commun permettra à A2D de jouer son rôle de tiers de confiance au service de la préservation de nos infrastructures publiques.
Actuellement, nous discutons avec la commune de Saint-Maixent-l’École, notamment au sujet de l’abbaye ; la finalité est d’effectuer un état des lieux complet de l’infrastructure extérieure afin que la collectivité soit en mesure de sécuriser le patrimoine, et in fine de lever la vigilance des assureurs sur la prime d’assurance. Il est également question de pouvoir cartographier l’état du patrimoine immobilier de la commune afin de mettre des points de vigilance selon les diagnostics posés.
Sur Niort Agglo, on est en phase d’identification et de sélection des infrastructures. À suivre donc…
Enfin, nous discutons avec le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin sur l’identification de problématiques d’entretien des canaux et des infrastructures attachées, type écluses, passerelles, etc.
L’idée générale est de construire une sorte de carnet de santé des actifs immobiliers, afin de permettre aux collectivités de valoriser son suivi et son entretien auprès des assureurs.
Côté assureurs, notre ambition est de pouvoir présenter un état de santé qualifié et quantifié du patrimoine de la collectivité à assurer.
Enfin, pour conclure, vous considérerez l’expérimentation et plus largement Opération Phoenix réussie si…
Les réflexions avec les professionnels de l’écosystème public et de l’assurance associées aux mises en situation opérationnelle par le biais des expérimentations apportent déjà tous les éléments de la réussite pour nous. Au vu de l’état d’avancement actuel et pour aller plus loin, l’objectif que nous cherchons à atteindre à travers les expérimentations s’exprime simplement : déployer notre outil de diagnostic au service du marché de l’assurance des collectivités.
Par Anne-Céline Henault, Chargée de mission Animation et Communication – Altæ Technopole Niort Deux-Sèvres.